Depuis le 1er juillet, l’Etat ougandais impose une taxe de 5 centimes par jour sur chaque abonné à la téléphonie mobile utilisant un réseau social.

Imaginez qu’un matin, votre téléphone refuse de se connecter à Whatsapp ou Facebook. Pourtant, vous n’avez pas dépassé votre forfait. Vous appelez votre opérateur télécom, qui vous dit que vous devez payer une taxe quotidienne sur les réseaux sociaux pour continuer à les utiliser. C’est la mésaventure qu’un internaute a racontée au journal ougandais Daily Monitor.

Annoncée en avril dernier et appliquée à partir du 1er juillet, cette nouvelle taxe s’élève à 200 shillings ougandais, soit 5 centimes par jour ou un peu plus de 16 euros par an. Une somme suffisante pour dissuader les plus pauvres dans un pays où le PIB par habitant s’élève à 570 euros sur l’année.

Un forfait à 1 Go de données mobiles coûte déjà 15% du revenu mensuel moyen. La taxe s’acquitte par payement mobile ; or, les transactions mobiles sont désormais imposées à 1%, créant ce que certains internautes qualifient de «double peine». 70% des 41 millions d’Ougandais ont un téléphone portable, et avec une pénétration d’internet de 41%, le pays se classe dans le top dix du continent des pays les mieux connectés.

«Nous cherchons de l’argent pour maintenir la sécurité du pays et étendre l’électricité, de sorte à ce que les gens puissent plus profiter des réseaux sociaux», s’est justifié le ministre ougandais des finances Matia Kasiaja dans une interview à l’agence Reuters. Le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 32 ans, a lui dénoncé les utilisateurs des réseaux sociaux comme «propageant des rumeurs».