Cela fait presque dix ans qu’Amazon travaille à faire du rêve des livraisons par drones une réalité.
En 2013, le géant du commerce en ligne a fait la promesse du projet “Prime Air”. L’objectif ? Livrer des colis pesant jusqu’à 2,2 kg, en moins de 30 minutes grâce à des drones. Ces appareils sont censés être capables de couvrir une zone de 25 km autour des entrepôts d’Amazon, à une vitesse de 90 km/h. Plus fou encore, le projet voudrait que les drones se posent devant les maisons des clients, et déposent leurs colis à peine au-dessus du sol. En clair, l’engin volera jusqu’au lieu de livraison défini, descendra dans le jardin du client et se mettra en vol stationnaire à une hauteur sûre. Ensuite, il libérera ensuite le colis et remontera en altitude. Vous l’aurez compris, Prime Air représente donc un réel défi technologique. Malgré les espoirs, pour le moment, aucune flotte de drones de livraison en état de marche et à grande échelle n’est déployée
Amazon devient la marque la plus valorisée au monde“Il est relativement facile d’utiliser la technologie existante pour faire voler une charge utile légère sur une courte distance dans votre champ de vision, mais c’est un tout autre défi que de construire un réseau capable de livrer des clients dans de vastes communautés”, assume Amazon dans un communiqué.
Un projet ambitieux
Pour faire correspondre leurs engins aux exigences du cadre réglementaire, les ingénieurs ont dû redoubler d’efforts. Des efforts qui ont payé, puisqu’en août 2020, la Federal Aviation Administration (FAA) a autorisé Amazon Prime Air de mener des opérations par drone aux États-Unis. Ce qui constitue une belle avancée pour le projet, mais ne suffit pas.
En effet, une enquête de Bloomberg publiée en avril dernier a rapporté des faits plutôt problématiques. Basée sur l’analyse de documents internes de la FAA, elle liste cinq accidents survenus en quatre mois sur le site de tests d’Amazon à Pendleton, dans l’Oregon aux États-Unis. En tout, sur l’année 2021, l’enquête comptabilise une dizaine de crash. Dans le document, on peut lire plusieurs descriptions des faits, à savoir, des drones dont le moteur se coupe en pleine activité, des drones perdant leur hélice ou encore des chutes entraînant des feux de forêt, rappelle Cnet.
Doucement mais sûrement
Malgré ces défis techniques, le géant du commerce en ligne n’abandonne pas et lancera les premières livraisons aériennes en Californie, dans la ville de Lockeford. Cette fois-ci, l’essai sera jugé par les retours des clients, qui serviront à l’amélioration service avant une diffusion plus large. “Leurs commentaires sur Prime Air, avec des drones livrant des colis dans leur jardin, nous aideront à créer un service qui évoluera en toute sécurité pour répondre aux besoins des clients du monde entier”, peut-on lire dans le communiqué. C’est la première fois que la société prévoit concrètement d’utiliser des drones pour les livraisons des clients aux États-Unis.
D’après Amazon, la technologie de ses drones est capable de détecter et de contourner des obstacles, tels que les cheminées. “Si des obstacles sont identifiés, notre drone change automatiquement de cap pour les éviter en toute sécurité”, assure le communiqué. Il précise également que le drone s’assurera qu’il n’y a pas de personnes, d’animaux ou d’autres obstacles sur le lieu de livraison avant de déposer le colis.
En clair, un système de détection et d’évitement espère assurer la sécurité en transit et la sécurité à l’approche du sol. Ainsi, lorsqu’ils voleront vers le lieu de livraison, les drones devraient être capables d’identifier les obstacles statiques et mobiles. “Nous avons créé un système de détection et d’évitement sophistiqué et à la pointe de l’industrie qui permettra des opérations sans observateurs visuels et permettra à notre drone d’opérer à de plus grandes distances tout en évitant de manière sûre et fiable les autres avions, les personnes, les animaux domestiques et les obstacles”, assure le géant.
Un secteur concurrentiel
Prime Air est l’une des trois seules entreprises de livraison par drone à avoir suivi le processus rigoureux d’obtention d’un certificat de transporteur aérien de la FAA.
En effet, d’autres entreprises, comme Alphabet et Walmart, ont déjà commencé à effectuer des livraisons volantes similaires. À savoir que le programme de livraison par drone de Walmart est déjà disponible pour plus de 4 millions de ménages aux États-Unis. Fin mai, Walmart a d’ailleurs annoncé l’expansion de son service, qui devrait être disponible dans 34 sites aux États-Unis d’ici à la fin de l’année. Chaque livraison pourra peser jusqu’à 4,5 kg. De son côté, le programme Wing d’Alphabet a déjà effectué des livraisons de nourriture et d’autres produits en Australie. Concernant le service d’Amazon, la date de lancement reste relativement floue. Tout ce que l’on sait, c’est que “plus tard cette année (…) les résidents vont pouvoir s’inscrire pour se faire livrer par drone gratuitement”.