Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a annoncé une mesure phare dans le cadre de son Plan de redressement économique et social « Jubanti Koom » : la fiscalisation des créateurs de contenus numériques. Une décision qui déclenche un vif débat dans l’écosystème digital sénégalais.
Un impôt jugé nécessaire, mais prématuré pour certains
Parmi les premières réactions, celle de Mame Balla Mbow, activiste et entrepreneur, retient l’attention. Il reconnaît la légitimité de l’impôt, mais insiste sur la nécessité d’encadrer d’abord la monétisation :
« Le prélèvement de l’impôt sur le revenu s’impose à tout citoyen. Mais beaucoup de jeunes créateurs, malgré leurs milliers d’abonnés, ne gagnent rien avec leurs contenus. »
Il appelle donc les autorités à négocier avec des plateformes comme TikTok, Instagram ou Facebook, afin d’assurer des mécanismes de rémunération avant toute imposition.
Une réforme ambitieuse dans l’économie numérique
Cette mesure fait partie d’un plan plus large visant à élargir l’assiette fiscale à des secteurs jusque-là peu ou pas taxés. Sont concernés :
- les jeux de hasard et jeux en ligne,
- la publicité digitale,
- les services numériques internationaux (comme Netflix),
- le e-commerce,
- les revenus issus de l’influence digitale.
Le gouvernement espère ainsi mobiliser jusqu’à 16 milliards de F CFA de recettes supplémentaires.
Une volonté politique assumée selon Ousmane Sonko
Pour Ousmane Sonko, cette fiscalité élargie est une réponse à la nécessité d’autonomie financière de l’État, sans négliger la justice fiscale. Il s’agit d’intégrer pleinement l’économie numérique dans les leviers de financement du développement national.