A paraître en France le 19 septembre, le livre « Mémoires vives » retrace le cheminement qui a conduit l’ex-informaticien de la NSA à dénoncer la surveillance de masse mise en place par les Etats-Unis après le 11 septembre.
C’est de son exil forcé en Russie qu’Edward Snowden a décidé de prendre la parole une nouvelle fois. A seulement 36 ans, le lanceur d’alerte va publier la semaine prochaine ses Mémoires vives auprès de 20 éditeurs étrangers. Il y revient évidemment sur le programme de surveillance Prism qu’il a révélé au péril de sa vie et de sa liberté en 2013, alors qu’il était encore informaticien pour la NSA.
L’ouvrage paraîtra d’abord chez Metropolitan Books aux Etats-Unis le 17 septembre, puis quelques jours après ailleurs dans le monde. En France, ce sont les Editions du Seuil qui sortiront le livre le 19 septembre.
Les bonnes feuilles du « Monde »
Le Monde publie aujourd’hui quelques bonnes feuilles de ce témoignage. Ce qui est intéressant, c’est de prendre la mesure de l’évolution du jeune informaticien. Patriote convaincu au point de s’engager en Irak avec enthousiasme quelques années plus tôt, relativement « naïf » au départ sur les agissements de son pays, il va progressivement déchanter au gré de ses affectations. Alors même qu’il est devenu un défenseur acharné des libertés numériques, il commence à mûrir son projet de révéler ses effarantes découvertes. Il accède, certes, de manière privilégiée à des documents secret défense de par son poste. Mais il est surtout suffisamment brillant pour parvenir à dresser un panorama global de l’immense machine de surveillance américaine à partir d’informations morcelées. Un véritable puzzle reconstitué patiemment qui a nécessité plusieurs années d’investigation. Il a aussi fallu chaque jour copier dans la peur les preuves de ce qu’il découvrait et les faire sortir au fur et à mesure sur de simples cartes SD en passant tous les contrôles.
« A chaque fois que je partais, j’étais pétrifié. Je devais me forcer à ne pas penser à la carte SD car si j’y pensais, j’avais peur d’agir différemment, de manière suspecte. Il m’est aussi arrivé de dissimuler une carte dans l’une de mes chaussettes et, lors de mon pic de paranoïa, dans ma joue, afin de pouvoir l’avaler si nécessaire », peut- on lire dans les extraits publiés par Le Monde.
Rapidement évoquées dans les extraits publiés en avant-première, les relations du jeune homme avec les autorités russes après sa fuite devraient également être éclaircies. La question demeure en effet d’une éventuelle collaboration mais la rumeur a très bien pu être orchestrée depuis les Etats-Unis pour le discréditer.
Le droit d’asile russe d’Edward Snowden doit prendre fin en 2020. Aucun autre pays n’a encore répondu à ses sollicitations.