Pour la onzième année consécutive, nos libertés sur Internet ont diminué, comme le signale une étude de Freedom House.
Freedom House, une ONG américaine prônant la démocratie, a mené cette étude auprès de 70 pays. Le constat du rapport « Freedom on the Net » est sans appel : nos libertés sur internet se sont amoindries entre juin 2020 et mai 2021. En effet, 48 des pays analysés ont imposé aux entreprises technologiques de nouvelles restrictions quant au contenu publié.
L’étude précise que « Si certaines mesures reflètent des tentatives légitimes d’atténuer les préjudices en ligne, de limiter l’utilisation abusive des données ou de mettre fin aux pratiques commerciales manipulatrices, de nombreuses nouvelles lois imposent au secteur privé des exigences excessivement larges en matière de censure et de collecte de données. »
Dans 24 de ces 70 pays, les interdictions sont plus strictes et pourraient mener à des cas de censures. Et la situation ne fait qu’empirer depuis onze ans.
Sur base de différents indicateurs (comme les obstacles à l’accès internet, les contenus limités, la violation des droits des utilisateurs ou la propagande pro-gouvernement), l’ONG a pu évaluer que les trois pays ayant vu leurs libertés sur le web se restreindre le plus drastiquement ces derniers mois sont le Myanmar (Birmanie), l’Ouganda et le Bélarus. Les gouvernements de ces trois pays ont notamment coupé l’accès à internet à toute la population dans des contextes politiques tendus.
Des publications qui mènent à la violence physique
« Cette année, les internautes ont dû faire face à des attaques physiques en représailles à leurs activités en ligne dans 41 pays », souligne l’étude.
Par exemple, au Bangladesh, un étudiant soupçonné de mener des « activités non-gouvernementales » en ligne a été roué de coups. Au Mexique, un journaliste qui avait posté sur les réseaux sociaux la vidéo d’un gang a été assassiné.
Internet: Les bons et les mauvais élèves
Les bons élèves de ce classement sont l’Islande, l’Estonie et le Costa Rica qui permettent à toute la population d’accéder à internet et considèrent cela comme un droit fondamental.
Par contre, le bonnet d’âne revient à la Chine qui opprime la liberté de beaucoup d’individus sur le web et qui traque les opposants politiques, notamment en pratiquant la censure et en condamnant les internautes s’opposant aux forces armées. Le rapport qualifie la répression en Chine d’ « agressive ».
Les cas de l’Inde et de la Turquie posent également question. En effet, leur législation précise que tous les contenus « offensants ou susceptibles de porter atteinte à l’ordre public » doivent être supprimés. Or, l’objet de ces contenus n’est pas spécifié et ces lois laissent la porte ouverte à d’éventuelles dérives.
En conséquence, ce rapport n’est pas glorieux. Freedom House estime que les gouvernements devraient remettre au centre de leurs préoccupations la cybersécurité, pour que la vie des militants en ligne ne soient plus en danger.
geeko