La séquence intitulée «News of the Week» se revendique en opposition avec les médias traditionnels, accusés par Trump de diffuser des «fake news».

Ce dimanche, sur un fond bleu où le nom du milliardaire et son slogan de campagne sont omniprésents, Kayleigh McEnany, qui a succédé à la première et très éphémère présentatrice Lara Trump, belle-fille du président, a déroulé un speech à la gloire des actions de la Maison Blanche. La séquence, sur un fond de musique qui trouverait aisément sa place en générique d’un blockbuster, a duré près d’une minute trente.

Elle y a annoncé des résultats économiques exceptionnels, affirmant que le président «a créé un million d’emploi depuis son investiture». Elle a loué le Raise Act, qui doit réduire de moitié l’immigration légale aux Etats-Unis, arguant que celle-ci «grève depuis des décennies le salaire des travailleurs américains» et que Donald Trump «met enfin les travailleurs américains en premier». Aucune trace, en revanche, du licenciement humiliant du directeur de la communication de la Maison Blanche, Anthony Scaramucci, remercié le 31 juillet, dix jours après sa nomination.

Le choix du canal de diffusion est lui aussi calibré pour trouver le bon public. «Pour simplifier la situation, les anti-Trump s’alimentent des médias traditionnels, alors que ses partisans sont beaucoup plus connectés et vont chercher ou diffuser l’information sur les réseaux sociaux, poursuit le chercheur. La différence culturelle et idéologique se reflète très largement dans la différence d’utilisation des réseaux.»
Les informations choisies vont dans le sens des informations telles que voudrait les voir le président. «Les nouvelles qui sont données sont purement et simplement de la propagande au sens »‘classique », ce que les conseillers de Trump veulent qu’on entende, estime Philippe J. Maarek. L’effet direct recherché est de renouer avec le coeur de l’électorat dur de Trump, qui a l’impression que les dés sont pipés dans les médias traditionnels comme CNN ou la plupart des grands quotidiens. C’est aussi une façon de contourner le gros de l’intelligentsia politique républicaine, plutôt réticente à de nombreuses initiatives de Donald Trump.»