Facebook est dans la tourmente depuis ce weekend après les révélations de The Observer sur l’utilisation de data Facebook collectées illégalement à des fins électorales. L’entreprise tierce Cambridge Analytica aurait collecté et partagé les informations personnelles de 50 millions de comptes Facebook… sans le consentement des utilisateurs. Ces données ont été exploitées dans le but de faire du micro-targeting afin d’influencer les utilisateurs à voter Trump, ou à soutenir le Brexit.

Les informations collectées illégalement sur Facebook en 2014 étaient utilisées pour faire de la publicité ultra-ciblée. Facebook a depuis confirmé cette fuite massive de données, sans avoir pu faire quoi que ce soit au moment de leur collecte. L’entreprise a découvert cette utilisation illégale des données et a demandé la suppression de l’application et la destruction des données en 2016. Ces données n’ont évidemment pas été supprimées, mais ont servi de base à la campagne de ciblage en ligne par l’équipe Trump.

La façon dont les données ont été collectées est particulièrement insidieuse. Les utilisateurs étaient payés pour participer à une étude universitaire se présentant comme un test de personnalité via une app « thisisyourdigitallife ». L’application créée par le Global Science Research et Cambridge Analytica a été téléchargée par 270 000 personnes. L’application permettait à l’équipe de Cambridge Analytica d’avoir accès aux informations Facebook des utilisateurs, mais aussi à celles de leur amis. La collecte des données respecte les règles Facebook, mais leur revente et leur utilisation par Cambridge Analytica était en revanche totalement interdite. La collecte des données des amis des utilisateurs est-elle aussi proscrite par Facebook. Là encore, Cambridge Analytica a volontairement enfreint les règles pour se constituer une base de données de 50 millions de profils, basée sur sur les données Facebook.

Ces informations montrent encore une fois que les politiques utilisent les données disponibles sur les plateformes avec une éthique toute relative… Le pouvoir russe a pour rappel très largement utilisé les outils publicitaires de Twitter et Facebook afin d’orienter les élections. Même si ces pratiques étaient « légales », elles montrent que les différentes commissions électorales ont très peu de visibilité sur ce qui est fait sur le web et sur les plateformes.