Facebook Pay change de nom. Désormais, la solution de paiement s’intitule Meta Pay. Ce changement de nom augure la transformation du service en véritable portefeuille numérique pour le metaverse. Il sera possible d’y stocker des vêtements virtuels, des œuvres d’Art ou encore des vidéos.

Dans une publication sur Facebook, Mark Zuckerberg a annoncé le changement de nom de Facebook Pay, la solution de paiement mobile du groupe. Désormais, le service s’intitulera Meta Pay. Ce changement fait suite à la transformation de Facebook en Meta à la fin de l’année dernière.

Comme le souligne le fondateur de Facebook, les fonctionnalités principales de la solution ne changeront pas. « Il restera facile de faire des achats, d’envoyer de l’argent et de faire des dons aux causes qui vous tiennent à cœur sur Facebook, Instagram, WhatsApp, Messenger et partout ailleurs où vous payez », rassure Mark Zuckerberg. Notez que l’appellation était déjà apparue au sein de 5 dépôts au bureau des brevets et des marques des États-Unis en mai 2022.

Un portefeuille numérique pour détenir des NFT ?

En délaissant l’appellation Facebook pour Meta, le géant de la Silicon Valley met l’accent sur son cheval de bataille : le metaverse. Selon Zuckerberg, Meta Pay est en effet conçu comme le futur « portefeuille du metaverse ». Grâce à ce portefeuille numérique, les internautes qui naviguent en réalité virtuelle ou augmentée pourront gérer « en toute sécurité » leur identité, leurs possessions et leurs moyens de paiement.

Toujours en cours de développement, le portefeuille de Meta permettra de conserver la « preuve de propriété » d’articles virtuels. Mark Zuckerberg prend l’exemple de vêtements numériques, d’œuvres d’Art, de vidéos ou de musique. D’ailleurs, Meta a récemment ouvert une boutique de vêtements virtuels destinés à habiller les avatars des internautes. Plusieurs marques populaires, dont Prada, proposent déjà des habits numériques.

Les fonctionnalités de Meta Pay s’annoncent proches de celles d’un portefeuille numérique blockchain, comme Metamask et Trust Wallet. Ces portefeuilles permettent de détenir des cryptomonnaies et des tokens non fongibles (NFT). Pourtant, le fondateur de Facebook se garde bien d’évoquer les NFT ou la blockchain dans son communiqué.

Néanmoins, le fonctionnement du portefeuille et l’évocation de la preuve de propriété ne laissent aucun doute sur les intentions de l’entreprise. Les vêtements et les objets virtuels qui seront stockés sur Meta Pay seront vraisemblablement des NFT.

De plus, on rappellera que Meta a d’ores et déjà montré son intérêt pour les tokens non fongibles. Le groupe californien a d’ailleurs commencé le déploiement des NFT sur Instagram. Meta permet à certains créateurs de contenu de proposer des œuvres numériques à la vente sur les blockchains Ethereum et Polygon depuis quelques semaines. L’entreprise précise que les NFT seront également intégrés à Facebook dans un avenir proche.

Dans le metaverse de Meta, tous les objets (vêtements pour avatar, vidéo, musique, événements…) seront visiblement des tokens non fongibles.

Dans les demandes de marque déposées devant le bureau des brevets, Meta évoque ouvertement l’inclusion des cryptomonnaies au sein de Meta Pay. On trouve la mention des cryptomonnaies, de la blockchain et d’actifs numériques dans les documents, rapporte Josh Gerben, avocat spécialisé dans le droit des marques, sur son compte Twitter. Malgré l’échec du projet Diem, Mark Zuckerberg semble bien décidé à intégrer les crypto-actifs à ses réseaux sociaux.

Une solution interopérable pour un metaverse ouvert

Le créateur de Facebook précise qu’il sera possible de transférer les articles numériques achetés sur Meta Pay au sein d’autres services. La fonctionnalité ne se limitera pas aux réseaux du groupe Meta. Les biens virtuels pourront être utilisés dans d’autres mondes numériques.

« Idéalement, vous devriez pouvoir vous connecter à n’importe quelle expérience du metaverse et tout ce que vous avez acheté devrait être juste là », explique Mark Zuckerberg.

Toutes les entreprises devront donc s’assurer que leurs univers virtuels soient compatibles les uns avec les autres. Le milliardaire est conscient du défi technique que représente l’interopérabilité entre les mondes du metaverse. Il assure d’ailleurs qu’il y a encore « un long chemin » à parcourir pour y arriver.

« Plus vous pouvez faire des transactions facilement, plus l’opportunité pour les créateurs devrait être grande », fait valoir le fondateur de Facebook.

Afin de soutenir le développement d’un metaverse ouvert et interopérable, Meta a d’ailleurs rejoint le Metaverse Standards Forum. Il s’agit d’une coalition d’entreprises qui souhaitent définir l’avenir du metaverse en mettant en place des normes cohérentes et interopérables. Des firmes comme Microsoft, Adobe et Epic Games font partie de l’initiative. C’est également le cas de plusieurs consortiums, dont le World Wide Web Consortium.